Michel Batlle : La leçon de psy.
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"La Leçon de Psychophysiographie" est  un spectacle créé à Toulouse  en 1999 pour les 33 ans de la naissance de la psychophysiographie. Celui-ci laisse une grande part à l'improvisation en une fusion de sons, danse, voix, images et peinture.
Voici le texte dans son intégralité illustré par des photos et, en fond de page, quelques informations concernant ce "spectacle en temps réel" et à géométrie variable dont le propos et la forme sont à même d'apporter du nouveau, aussi bien sur des scènes expérimentales que dans des festivals de théâtre de musique contemporaine, de performances, ou des musées d'art actuel.

1.


INTRODUCTION A LA PSYCHOPHYSIOGRAPHIE
Le fonctionnement de notre organisme ne nous est pas très familier... Il ne faut pas s'en étonner puisque le "savoir s'alimenter", "savoir respirer", "savoir se soigner", n'est jamais enseigné aux enfants; il en résulte un handicap certain qui nous prive d'un important savoir sur nous même.
La psychophysiographie a pour objet de remédier à ce triste état de fait en étudiant les structures relationnelles entre le corps et l'esprit.
Elle observe et analyse en permanence, à partir du corps, les mouvements et les effets conscients et inconscients, qui découlent de ces relations.
Elle est la préparation indispensable à l'étude universaliste de l'homme et la base fondamentale, pour un nouveau regard sur la physiologie et la psychologie. Ainsi, tout le travail de la psychophysiographie sera de nous faire prendre conscience des possibilités et de l'existence de cette nouvelle entité que nous sommes. Notre organisme est un ensemble dont les parties sont reliées par un flux d'énergie vitale circulant dans des canaux, des méridiens, en parcours irradiants jusqu'à la surface de la peau, se propageant par une diversité d’ondes dont nous ne connaissons pas les signaux. Toutes les parties du corps possèdent des mémoires autonomes communiquant les unes avec les autres.
Les cellules, les sens, les muscles ou les os ont une vie individuelle et collective; notre corps à l'image d'une société, ne fonctionne qu'en présence de tous ses éléments constitutifs en une structure collectiviste.
Il nous paraît difficile de comprendre les fonctions qui régissent le corps et le psychique, avec leurs dynamiques et leurs troubles, sans connaître dans ses détails le plan de l'édifice humain et en particulier, les dispositions architecturales des différents systèmes intuitifs qu'on y rencontre, ainsi que la répartition et la localisation des sensations .
La Psychophysiographie en tant que science intuitive, propose un simulacre scientifique d'analyse où l'inexactitude percute souvent la vérité anatomique et médicale, cela grâce à sa vision globale de l'être humain, conséquence d'une mise en pratique des critères de la cénesthésie, c'est à dire l'association de toutes les sensations internes qui sont d'ordinairement analysées individuellement et dont les caractères sont: la non spécificité des sensations d'ordre organique par opposition à la spécificité des sensations dérivées des organes des sens. Ainsi, cette propension à l’étude intuitive de l’humain nous fait dire que :
LA PSYCHOPHYSIOGRAPHIE EST AVANT TOUT UNE PRATIQUE QUI NOUS PERMET DE TROUVER CE QUE NOUS NE CHERCHIONS PAS.



2.


SORTIR DU CENTRALISME CÉRÉBRAL
La médecine officielle fait converger unanimement le fonctionnement du corps vers le cerveau... Ceci n'est pas totalement vrai. La tête, protubérance animée, terminal et rejet de nos densités, nos internités, est sans doute l'entrée de serrure pour une Terra Incognita mais aussi un abus de pouvoir sur le territoire du corps. A la suite des travaux et expériences réalisés depuis 1966, il nous est permis d'affirmer que des secteurs essentiels autres que le cerveau, dirigent et amènent le monde à l'homme et l'homme au monde. Il faut à tout prix sortir de ce centralisme cérébral et repérer en nous d'autres points forts plus intuitifs et plus accrochés à notre mobilité.
Ainsi, l'inconscience, qui n'est pas un état sans conscience mais celui d'une autre conscience, a un fonctionnement décisif sur les comportements du corps, ce qui se démarque de l'hypothèse communément établie, à savoir, que l'apparition de la conscience est en rapport avec la mise en activité d'un assez grand nombre de neurones corticaux qui se prêtent à la circulation dite "divagante" de l'influx. L'instinct, quant-à lui, n'est autre que le trajet fixe de l'influx qui s'est organisé par la répétition, sous l'influence des mêmes nécessités, au cours des générations.
Mais ce qu'il y a de remarquable, c'est que l'acte instinctif peut être néanmoins conscient, puisqu'il met en branle une chaîne de neurones plus vaste que celle du réflexe. Ainsi, l'inconscience dirigée et l'instinct canalisé, sont les principes fondamentaux qui doivent dominer la pratique de l'examen de psychophysiographie.

NOUS DEVONS REGARDER SANS REGARDER,

ENTENDRE SANS ENTENDRE,

SENTIR SANS SENTIR,

PENSER SANS PENSER...

SORTONS DU CENTRALISME CÉRÉBRAL !



3.


SENSORIEL
(Ce texte est dit à plusieurs voix à l'unisson, en des langues différentes) Le goût, la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher sont les cinq sens définis par Aristote.Nous y ajoutons la phonation: vibration sonore de la voix et du souffle. Le derme, l'épiderme et sa perception spatiale cutanée, comme la conscience de la peau, où se disséminent les appareil terminaux du tact. Les tensions musculaires, les articulations entre les os, les réflexes, les efforts, les douleurs et les repos.
La connaissance de nos formes externes, une cénesthésie enrichie de valeurs tactiles. Une stéréognosie: ensemble des parties du corps en contact avec l'extérieur.
La perception des organes internes dont nous recevons des informations par les canaux aspirants et digérants. N'oublions ni la faim ni la soif, les désirs, les émotions les sentiments, les impressions, le plaisir, la conscience, la concentration, la prémonition et la folie. Le goût, la vue, l'ouïe, l'odorat, le toucher, la phonation, la tension, la faim, la soif, les désirs, le dermique, les émois, les sentiments, les impressions, le plaisir, la conscience, la prémonition et la folie



4.


CORPUS MECANICA
L'homme passa rapidement d'une zone d'ombre à une autre. Entre les deux, on eut le temps de voir dans le soleil violent, le modelé de sa silhouette; son bras droit plié, un propulseur à la main prêt à lancer une javeline qui reposait sur son épaule. Il s'arrêta, scrutant le paysage en se rehaussant sur la pointe des pieds.
Une évolution implacable et imparable avait construit son corps si parfaitement adapté au milieu extérieur, qu'il semblait que le monde s'était harmonisé à lui.
En quelque sorte un phénomène qui avait franchi les millénaires et qui dictait sa loi à la terre entière. Il est étrange avec sa masse musculaire recouvrant de complexes charpentes. Nous ne voyons qu'une faible partie de ce corps, une surface de peau qui protège os, nerfs, chair et muscles... une machinerie savante aux mécaniques particulières:

Des leviers simples et usuels.

Des leviers vainqueurs de résistances.

Multipliant une force et soulevant des fardeaux en une gestuelle de portefaix. .

Pinces de chair, tenailles aux pieds de biche, crics progressifs, liftiers du sang.

Chocs souples balancés, fléchisseurs, rotateurs en dedans, extenseurs en chaîne.

Muscles congénères qui aident au travail, muscles antagonistes qui vous font reculer .

Organes effecteurs des excitations, provocateurs des réactions motrices.

Une musculature qui se meut dans un vertige d'efforts, une respiration désespérée et une compression contractée au sein de cet agencement locomoteur tonifié où le grand zygomatique fait la grimace, le transversal est versatile, dans un état de catalepsie des tensions internes, d'ankylose et de crampe sans âge.

Corpus mecanica per omnia saecula saeculorum


5.


LE SYSTÈME NERVEUX
L'AUTRE VIE INTÉRIEURE
Parvenu au niveau des terminaisons de la fibre nerveuse des nerfs sympathiques, l'influx nerveux détermina une libération locale d'adrénaline ; celle-ci libérée, elle sut agir efficacement sur la fibre musculaire pour en déterminer sa contraction. On apprit par ouïe dire que la transmission de l'influx nerveux aux organes effecteurs de la fibre motrice à la fibre musculaire striée, avaient un agent de liaison nommé Acétylcholine dont la mission était d'engendrer l'effet muscarine et l’effet nicotine, sortes de messagers excitateurs de la vie interne du corps, cette autre vie intérieure. Mais comment la décrire sans faire parler les images et leurs cohortes ornementales?
Comment évoquer cette nuit permanente, moite, chaude et laborieuse... et que ne ferait-elle pas cette internité pour voler quelques rais de lumière à son externité?..
Peut-on imaginer que nos capacités d'intelligence seraient amplifiées si d'aventure il se trouvait que l'on écartasse quelques parois osseuses du crâne et que vienne alors se dorer au soleil cette mince couche qui recouvre nos hémisphères, sachant que son épaisseur, qui est de 1 à 5 mm., recèle quelques 14 milliards de cellules ? ...
Sachant aussi que si la forme humaine s'inspire de l'adaptationnisme le plus authentique, qu'elle se modèle sur les milieux qui l'entourent et que l'organisme n'est pas autre chose que le reflet du milieu dont il est issu avec les influences du cosmos, on peut facilement imaginer une croissance extra-corpus fonctionnelle et performante en complément des travaux actuels de clonages...
Car il est à craindre que dans l'avenir, la médecine et l'agriculture ne poursuivent les mêmes objectifs et que l'homo sapiens en soit réduit à l'état de patate Bintje ou de pomme Golden..., maîtrisable et aliéné à souhaits.
Apprenant cela, l'agent de liaisons Acétylcholine rebroussa chemin ; la fibre motrice s'affala, la fibre musculaire striée divagua jusqu'à tomber dans un profond sommeil, l'influx nerveux actionna sa rétractilité et cette internité qui touchait déjà du doigt le monde extérieur, fut repoussée dans une humidité sans âge.

6.


LE SOUFFLE
Le souffle est puissant et naturel. Le rythme est lent, le système nerveux détendu, le "cerveau primitif" en pleine activité. On pousse la masse d'air intérieure vers le bas, provoquant ainsi un salutaire massage des organes enfermés.
Pour qui veut bien être à l'écoute de la respiration, elle nous permet de revenir à l'origine de la vie.
Voyage de l'air au centre du corps, trajet bucho-nasal via larynx, trachée, bronches et poumons...L'alternance des mouvements de dilatation et des retraits du thorax, la pression et la ventilation pulmonaires au carrefour de l'air du dedans et du dehors.
Appel atmosphérique du thorax puis rejet d'air vicié, propulsion régulière vers des hauteurs oxygénées... Les muscles inspirateurs à la recherche d'une plus grande verticalité, le squelette s'assouplissant, étiré par l'ensemble musculaire respiratoire, un affrontement aérien de tout le corps. Mais aussi, le souffle de l'aphrodisie, excité des chauds désirs incarnés.
Le souffle de l'oeuvre de chair aux corps à corps ardents. Le souffle qui gonfle notre substance élastique en des spasmes convulsifs renouvelés : chair abondante, chair épanouie, évanouie, florissante, plantureuse. Chair ferme, lisse, tendre, tendue. Chair écarlate, nacrée, blanche, noire ou dorée, poivrée ou sucrée... A tous moments, peut remonter en nous les sensations d'un cataclysme perdu, surgissant dans la mémoire de notre chair, un choc-naissant, un choc-départ, un choc-né.
C'est par cette voie d'air, l' "aerovia", que nous avalâmes notre première sensation du monde; et que jaillit ce cri qui fusa comme un éternuement, expulsant une sorte de magma chaotique inadmissible qui obstruait son passage, dégageant ainsi le tunnel laryngologique : le « viaphonique »...
Les premiers cris étonnent-ils l'enfant qui vient de naître?
Prend -t-il conscience de sa force par ce cri?
Sait-il que c'est lui qui le pousse?
Nous n'obtiendrons jamais une réponse complète et le choc natal gardera ses secrets. . .
QU’EST-CE QUE LE CRI ?... OU EST LE CRI ?... OU VA  LE CRI ?



7.


DU FOND DU CŒUR 
Ab imo pectore Bruits et silences du coeur - Lorsqu'on ausculte pour la première fois le coeur d'un humain, on est étonné d'entendre deux bruits très distincts, très nets, séparés par des intervalles de calme. On acquiert rapidement l'habitude de ces deux bruits .
Les deux bruits qu'on entend peuvent être comparés avec assez de justesse au tic-tac d'une montre.
Autrement dit, il se produit deux bruits rapprochés, puis un temps de calme ou de repos; les deux bruits recommencent et sont suivis d'un nouveau repos, ainsi de suite.
Des deux bruits rapprochés, le premier s'appelle premier bruit, c'est le tic du tic-tac;
L'autre est le second bruit, c'est à dire le tac du tic-tac.

Le premier bruit est un peu moins clair que l'autre; il est plus distinct à la pointe du coeur, vers le cinquième espace intercostal. Il coïncide avec le pouls, avec la dilatation des artères et la systole ventriculaire.
Le second bruit est plus clair et paraît plus superficiel, ce qui ne doit pas étonner, puisqu'il se produit au niveau des valvules sigmoïdes, plus superficielles elles mêmes que les valvules auriculo-ventriculaires, qui sont le siège du premier bruit.
Pour l'entendre bien distinctement, il faut appliquer l'oreille sur le troisième espace intercostal, près du bord gauche du sternum.

Les silences sont les intervalles de repos qui succèdent aux bruits. On appelle petit silence l'intervalle court qui sépare les deux bruits dans le tic-tac.
Le grand silence est le repos plus long qui sépare deux tic-tac.
Le premier bruit coïncide avec la systole ventriculaire, et par conséquent avec la systole auriculaire: il se produit en même temps que le choc du coeur; il est isochrone également avec les pulsations artérielles.
Le petit silence correspond au moment de la diastole ventriculaire, et par conséquent à la diastole auriculaire, qui se continue toujours.
Le second bruit se produit à la fin de la diastole ventriculaire, la diastole auriculaire se continuant toujours jusqu'à la prochaine systole auriculaire.
Le grand silence est le plus long des temps du coeur, il est aussi long que les autres temps réunis; il coïncide avec la diastole auriculaire qui se complète.

Il résulte de ce qui précède, que la réplétion des oreillettes et distole auriculaire, correspond à la systole ventriculaire, au petit silence et au grand silence.
Pour se faire une idée de la brièveté des temps du coeur, il suffit de se rappeler qu'ils se produisent tous en moins d'une seconde, puisque le coeur offre environ soixante dix révolutions par minute.
Les bruits du coeur sont dus à une sorte de claquement, résultat de l'adossement des valvules du coeur au niveau des ouvertures des ventricules.
Le premier bruit, celui qui coïncide avec la systole ventriculaire,
est produit par le redressement brusque et simultané des valvules auriculo-ventriculaires ,
qui sont violemment soulevées de manière à fermer complètement les orifices auriculo-ventriculaies.
Le second bruit résulte de l'abaissement brusque et simultané des valvules sigmoïdes, qui ferment les orifices artériels.
Le mécanisme de la production du bruit et de l'occlusion de l'ouverture n'est pas le même pour les deux bruits.

Premier bruit - Au moment ou les ventricules expulsent par leur contraction, le liquide qu'ils renferment, celui-ci rencontre la face ventriculaire des valvules.
L'adossement et la tension brusque de ces valvules produit un claquement particulier que l'oreille distingue: c'est là le premier bruit.
Second bruit - Lorsque l'ondée sanguine a été lancée par les ventricules dans les artères aorte et pulmonaire, celles-ci, se trouvant subitement distendues, reviennent sur elles-mêmes en raison de leur élasticité.
Dans ce mouvement de retrait, les valvules sigmoïdes s'abaissent subitement sous l'effort du sang, et forment une barrière complète entre les cavités artérielles et ventriculaires.
Ce mouvement s'accompagne d'un claquement qui donne à l'oreillette le second bruit du coeur.

Petit Silence et Grand Silence, Premier Bruit et Second Bruit, constituent la géométrie sonore et répétitive du cœur.

A partir de ce constat, nous devrons détecter puis étudier d’autres cycles qui se signalent avec moins d’évidence ; certains plus lents, d’autres plus rapides, en relation avec le développement et la croissance physique mais aussi avec les réverbérations et les modifications rythmiques issues des chocs internes et externes du corps.
Ainsi, par l’observations de ces nouveaux rythmes cachés ( même si leur existence et leur identification restent à prouver et qu’elle ne soient que de l’ordre de l’intuition), il nous sera permis d’apporter de la lumière, ou du moins des pistes pour l’étude des relations entre le corps et l’esprit.



8.


AVIDE AU VIDE
Les jours passent, s'accumulent ou s'éloignent à grande vitesse, quittant les formes dans lesquelles nous les avions rangés.
Il n'y a de place que pour une saturation générale, des ellipses immatérielles qui enveloppent nos sens et puis le vide se concrétisant à moment donné...
Ceci est un signe. Si on dit ou si on écrit LE VIDE, il est clair qu'il s'agit bien d'une opération de séduction entre la vie et nous même.
Dès qu'on parle de lui, il emplit notre pensée.
Il est même possible, si nous le désirons, de le matérialiser en imaginant une forme qui pourrait le contenir ou bien le confondre avec l'infini en une sorte de noir profond qui ne serait que la densité d'une absence de couleur ( sorte d’énorme accumulation de transparences qui formerait un noir).
La question est de savoir quoi faire de ce vide : L'évacuer? Mais comment?, Le supprimer? Mais avec quoi?, Le visiter? Mais oû ?, L'oublier? Alors s'oublier? ...

Il faut donc faire le vide, comme dans la pratique du za zen. Techniquement, il y a la position qui met le corps en liaison entre la terre et le ciel: l'extension volontaire de l'épine dorsale avec la tête qui pousse vers le haut et les genoux vers le sol. Cette position permet une concentration sur la tension de tout le corps, corps qui paradoxalement s'oublie de trop de densité et d'unification créant alors une fusion virtuelle avec l'univers, mais aussi par la respiration qui accomplit un véritable circuit, si ce n'est un passage entre l'intérieur de notre corps et le monde extérieur .
Dans cette position et en pratiquant correctement la respiration ventrale qui pousse vers le bas puis s'élève pour aérer les plus hautes alvéoles des poumons, nous pouvons trouver la sensation de n'être qu'une enveloppe, un lieu de passage d'air, un simple réceptacle de transformations pour matières nourricières...
Prenant conscience des vides installés dans tout notre corps, c'est à dire des cavités dans lesquelles circulent une atmosphère et des mouvements d'air, il nous est possible, dans cet ÉTAT DE CONTENANT, d'oublier, grâce à la méditation, le vide matériel que nous transportons.
Ce faisant, ce vide se transformera en vide spirituel, ce qu’il sera aisé d'éliminer de notre pensée…
Mais tout de même, ce deuxième degré d'une conscience du vide qui se trouve amené d'une part, par notre impossibilité d'oublier le conscient et d'autre part à cause des remous permanents de notre inconscient, joue en nous comme un réflexe instinctif de conservation, dans le sens où le vide est là comme une peur ancestrale, une sorte de désir suicidaire confus, face au trop plein de la vie, qui se trouve être aujourd'hui constitué par l’encombrement chaotique des productions humaines.
Le vide ne serait alors que la face négative de l'Homo faber, comme un rétablissement face à tous les pleins que nous ne pouvons absorber ?

NOTES SUR LE SPECTACLE
"L'originalité du propos de Michel Batlle, donne à ce spectacle un impact particulièrement fort dans le contexte de l'art d'aujourd'hui; ce n'est ni de l'"ornemental", ni de l'"artisanat d'art "La leçon de psychophysiographie" est tout autant le simulacre d'un cours ex-cathedra qui dégénère, qu'une prise de conscience de notre corps en tant qu'objet de réflexion sur nos comportements et notre condition humaine.
Ce spectacle/performance est musical, théâtral et pictural. Musiciens, danseurs, comédiens, autour de l'artiste qui réalise deux grandes planches anatomiques en direct, jouent et créent en temps réel sur des textes qui sèment le doute aux acquis scientifiques et développent de nouvelles théories intuitives sur les fonctions et la connaissance que nous avons du corps humain."